
L'élevage des Volailles
La production de volaille est très diversifiée par ses types de productions (poulet, pondeuses, dindes, canards, pintades…) et par les multiples systèmes d’élevage (standard, label, biologique).
Chacun fait face à ses spécificités pour accroître ses performances techniques, renforcer le confort des oiseaux et limiter le développement des pathologies.

Pondeuses

Chairs
Les enjeux
en élevage

Digestif

Clostridium perfringens, Phytosynthese 2007
Les périodes de démarrage, de transition alimentaire, de densité élevée, etc., ont un impact direct sur le microbiote digestif et sont propices aux développements de bactéries et de parasites.
Prédominant en volaille, E.coli est un opportuniste profitant d’un microbiote affaibli, ou de challenges métaboliques pour se développer.
Il est le principal pathogène bactérien nécessitant l’usage d’antibiotique en élevage de volaille, principalement sur poulets et dindes.
Par sa forte production de toxines, Clostridium perfringens est à l’origine d’entérites (dites nécrotiques) chez le poulet. De nombreux autres pathogènes, présents de manière commensal, sont rencontrés suite à une situation de stress et participent aux déséquilibres du microbiote.
L’impact est immédiat sur la capacité de l’intestin à valoriser l’aliment (baisse villosité intestinale, augmentation perméabilité intestinale…).
Souvent, ce déséquilibre est associé à des diarrhées, des litières humides, jusqu’à des augmentations de mortalités. Les antibiotiques « facteurs de croissances », encore largement utilisés dans le monde, participent à réguler et stabiliser le microbiote digestif.
➜ Des alternatives non antibiotiques sont développées principalement en Europe suite à l’interdiction de ces molécules.

Très fréquemment présent en volaille, avec d’importantes répercussions chez les gallus, les parasites du genre eimeria (dont E.tenella, E.maxima, E.acervulina sont les plus pathogènes) créent d’importantes lésions intestinales par leur multiplication dans les entérocytes. Ils participent à la déstabilisation du microbiote.
Leur maîtrise est indispensable et nécessite l’utilisation de coccidiosatiques chimiques, ionophores, ou d’autres alternatives (vaccins…).

Hépatique

Hépatocytes entourés de cellules adipeuses (Mohamed, et al. 2012)
➜ La protection des hépatocytes et la stimulation de la production biliaire est primordiale, afin de réduire les surcharges hépatiques, tout au long du cycle de production.
Chez la poule pondeuse, le foie est particulièrement sollicité pour l’exportation des nutriments dans l’œuf.
Le phénomène de stéatose hépatique peut survenir à partir du pic de ponte ➜ les lipides s’accumulent dans le foie, pour représenter jusqu’à 70% de la masse sèche de l’organe.
En élevage, la protection de la fonction hépatique est indispensable pour assurer la production d’œuf et la longévité des lots.
Aussi, les céréales et tourteaux sont de plus en plus soumis aux risques de mycotoxines ➜ après ingestion, leur effets sont néfastes pour le foie, premier organe à filtrer ces toxines.
Ajouté à cela, la consommation d’antibiotiques, pendant le cycle de ponte, altère la fonction hépatique.

Respiratoire

L’appareil respiratoire des volailles est sensible face aux agressions. En effet, il est composé de sacs aériens ayant des membranes fines et accessibles par les pathogènes. Les poussières, une mauvaise ventilation, la densité d’occupation, des passages bactériens et viraux, sont à l’origine d’infections respiratoires.
Aussi, les systèmes digestifs et respiratoires des volailles sont très proches ➜ la translocation de bactérie digestif de type E.Coli, vers l’appareil respiratoire, est fréquente.
➜ Agir en amont permet de limiter la translocation de pathogènes. Simultanément à une infection, le désencombrement des voies respiratoires soulage l’animal, en vue d’une bonne oxygénation.

Parasitaire
La gestion du parasitisme est un enjeu des filières avicoles. Les vers (ascaris, heterakis, capillaires, tenia) se développent dans le système digestif des volailles. ➜ Les volailles plein air sont davantage impactées par les œufs de ces parasites, présents dans le sol.
Les ectoparasites, tels que le pou rouge, altèrent le bien-être des poules pondeuses.
Ces parasites hématophages piquent les poules, ce qui engendre de la nervosité, du piquage, mais aussi de l’anémie et de la mortalité lors d’infestation élevée.
➜ Les performances de ponte sont donc impactées.
➜ Un suivi régulier de la pression parasitaire s’impose, afin de maintenir un équilibre hôte/parasite qui ne soit pas néfaste pour les animaux.
En amont, ou dès leur détection, des actions doivent être mise en place pour maintenir des seuils d’infestation faibles, afin que ceux-ci n’impactent pas les performances de production.

Le cycle de vie du pou rouge. Source : Sparagano O, et al. 2014.

Des protozoaires flagellés parasitent également les volailles.
Histomonas meleagridis est particulièrement pathogène sur les dindes, pintades, ou perdrix et sans solutions thérapeutiques.
Il touche aussi les autres volailles, dont la prévalence en poules pondeuses est en augmentation avec l’évolution des élevages au sol et en plein air.

Comportement

Enquête GalloSuisse réalisée pour mesurer la fréquence d'utilisation et conséquence des mesures de réduction du picage des pattes des poules pondeuses .
Transition, intervention en élevage, transport... Ces périodes favorisent l’agitation des animaux (nervosité, picage) et impactent directement les performances.
La régulation des hormones du stress permet d’apaiser les animaux et de réduire les comportements excessifs dans les bâtiments.
➜ Le bien-être des animaux et les conditions de travail des éleveurs sont ainsi améliorés.

Métabolique
Les volailles sont soumises à de nombreux stress métaboliques (transport, pic de ponte, transition alimentaire, stress thermique, etc.).
Ces différents stress engendrent des réactions inflammatoires chroniques, qui se caractérisent par la circulation permanente de molécules pro-inflammatoires et inflammatoires dans l’organisme.
À terme, le système immunitaire est affaibli et des pathologies se développent.
➜ Lors de périodes de challenges, accompagner l’organisme permet de limiter l’impact du stress oxydatif.